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Europe During the Scramble

"there were some people in Germany during 1906 who felt the German Government was not behaving entirely morally spotlessly in their Empire."


I have to applaud the understatement inherent there.
 
Seeing people knew of atrocities and it didn't sway their votes is sobering, and makes you wonder how people will talk about us and how we voted in the 2090s
Climate change is the obvious one. Everyone in the 2090s will insist that if they were alive now, they would have voted for the Greens or whichever other group are vindicated by history.
 
In a country with full universal suffrage for men over 21, a government fully responsible before both chambers, this took place in July 28 1885.

Jules Ferry, as President of the Council of Ministers (PM under the Third Republic) was asking for funding of an expedition to reduce Madagascar to a protectorate. He had several prongs to touch upon, some economic, some strategic.

Messieurs, il y a un second point, un second ordre d'idées que je dois également aborder, le plus rapidement possible, croyez-le bien : c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question.

Sur ce point, l'honorable M. Camille Pelletan raille beaucoup, avec l'esprit et la finesse qui lui sont propres ; il raille, il condamne, et il dit : Qu'est ce que c'est que cette civilisation qu'on impose à coups de canon ? Qu'est-ce sinon une autre forme de la barbarie ? Est-ce que ces populations de race inférieure n'ont pas autant de droits que vous ? Est-ce qu'elles ne sont pas maîtresses chez elles ? Est-ce qu'elles vous appellent ? Vous allez chez elles contre leur gré ; vous les violentez, mais vous ne les civilisez pas.

Voilà, messieurs, la thèse ; je n'hésite pas à dire que ce n'est pas de la politique, cela, ni de l'histoire : c'est de la métaphysique politique... (Ah ! ah ! à l'extrême gauche.)

Voix à gauche. Parfaitement !

M. Jules Ferry. et je vous défie - permettez-moi de vous porter ce défi, mon honorable collègue, monsieur Pelletan -, de soutenir jusqu'au bout votre thèse, qui repose sur l'égalité, la liberté, l'indépendance des races inférieures. Vous ne la soutiendrez pas jusqu'au bout, car vous êtes, comme votre honorable collègue et ami M. Georges Perin, le partisan de l'expansion coloniale qui se fait par voie de trafic et de commerce.

[...]

Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures... (Rumeurs sur plusieurs bancs à l'extrême gauche.)

M. Jules Maigne. Oh ! vous osez dire cela dans le pays où ont été proclamés les droits de l'homme !

M. de Guilloutet. C'est la justification de l'esclavage et de la traite des nègres !

M. Jules Ferry. Si l'honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l'homme a été écrite pour les noirs de l'Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics ? Ils ne vous appellent pas ! (Interruptions à l'extrême gauche et à droite. - Très bien ! très bien ! sur divers bancs à gauche.)

M. Raoul Duval. Nous ne voulons pas les leur imposer ! C'est vous qui les leur imposez !

M. Jules Maigne. Proposer et imposer sont choses fort différentes !

M. Georges Périn. Vous ne pouvez pas cependant faire des échanges forcés !

M. Jules Ferry. Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures... (Marques d'approbation surles mêmes bancs à gauche - Nouvelles interruptions à l'extrême gauche et à droite.)

M. Joseph Fabre. C'est excessif ! Vous aboutissez ainsi à l'abdication des principes de 1789 et de 1848... (Bruit), à la consécration de la loi de grâce remplaçant la loi de justice.

M. Vernhes. Alors les missionnaires ont aussi leur droit ! Ne leur reprochez donc pas d'en user ! (Bruit.)

M. le président. N'interrompez pas, monsieur Vernhes !

M. Jules Ferry. Je dis que les races supérieures...

M. Vernhes. Protégez les missionnaires, alors ! (Très bien ! à droite.)

Voix à gauche. N'interrompez donc pas !

M. Jules Ferry. Je dis que les races supérieures ont des devoirs...

M. Vernhes. Allons donc !

M. Jules Ferry. Ces devoirs, messieurs, ont été souvent méconnus dans l'histoire des siècles précédents, et certainement, quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l'esclavage dans l'Amérique centrale, ils n'accomplissaient pas leur devoir d'hommes de race supérieure. (Très bien ! très bien !) Mais, de nos jours, je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur, avec grandeur et honnêteté, de ce devoir supérieur de civilisation.

M. Paul Bert. La France l'a toujours fait !

M. Jules Ferry. Est-ce que vous pouvez nier, est-ce que quelqu'un peut nier qu'il y a plus de justice, plus d'ordre matériel et moral, plus d'équité, plus de vertus sociales dans l'Afrique du Nord depuis que la France a fait sa conquête ? Quand nous sommes allés à Alger pour détruire la piraterie, et assurer la liberté du commerce dans la Méditerranée, est-ce que nous faisions oeuvre de forbans, de conquérants, de dévastateurs ? Est-il possible de nier que, dans l'Inde, et malgré les épisodes douloureux qui se rencontrent dans l'histoire de cette conquête, il y a aujourd'hui infiniment plus de justice, plus de lumière, d'ordre, de vertus publiques et privées depuis la conquête anglaise qu'auparavant ?

M. Clemenceau. C'est très douteux !

M. Georges Périn. Rappelez-vous donc le discours de Burke !

M. Jules Ferry. Est-ce qu'il est possible de nier que ce soit une bonne fortune pour ces malheureuses populations de l'Afrique équatoriale de tomber sous le protectorat de la nation française ou de la nation anglaise ? Est-ce que notre premier devoir, la première règle que la France s'est imposée, que l'Angleterre a fait pénétrer dans le droit coutumier des nations européennes et que la conférence de Berlin vient de traduire le droit positif, en obligation sanctionnée par la signature de tous les gouvernements, n'est pas de combattre la traite des nègres, cet horrible trafic, et l'esclavage, cette infamie. (Vives marques d'approbation sur divers bancs.)


Mr Jules Ferry
: Gentlemen, there is a second set of ideas I must touch upon, as fast I can: the humanitarian and civilizing aspect of the matter.

On that point, the honourable Mr Camille Pelletan mocks much, with the wit and the subtility we know to be his; he mocks, he condemns and says: What is this civilization that is inflicted with shells? What is it except barbarity with another face? Don't those people of inferior races have as many rights as we do? Aren't they sovereign where they are? Do they call upon you? You go there against their will; you do them violence but you don't civilize them.

This, gentlemen, is his thesis. I don't hesitate to say it's neither politics nor history but political metaphysics (Laughs on far left seats)

Voices on the left: Absolutely!


Mr Jules Ferry: and I challenge you – allow me to extend to you this challenge, honourable colleague, mister Pelletan, to support you thesis to its conclusion, resting as it does on equality, freedom and independence of inferior races. You won't, as you are, like your honourable colleague and friend Mr Georges Perin, a proponent of colonial expansion by way of trade.

[...]

Gentlemen, we must speak louder and true! we must say openly that indeed superior races have a right over inferior races... (Agitation on several bench on the far left.)


Mr Jules Maigne: Oh ! you dare say this in the country where the Rights of Man were proclaimed!

Mr de Guilloutet: This is the excuse for slavery and the slave trade!

Mr Jules Ferry: If the honourable Mr Maigne is right, if the Declaration of the Rights of Man has been written for the Equatorial African blacks, then what right have you got to inflict them trade and commerce? They aren't calling for you! (Interruptions on the far left and on the right. – Very well! Well said! on various seats on the left)


Mr Raoul Duval: We don't want to inflict it upon them, you do!

Mr Jules Maigne: To offer and to inflict are very different things!

Mr Georges Périn: You can't have forced trade, though!

Mr Jules Ferry: I say again that there is a right for the superior races, because they have a duty. They have the duty to civilize inferior races... (Approval on the same seats on the left, new interruptions on the far left and the right.)

Mr Joseph Fabre: This is too much. You lead there to the renunciation of the 1789 and 1848 principles (Noises) and erecting the law of grace in lieu of the law of justice.

Mr Vernhes: The missionaries have their right too, then! Don't criticize them for using it! (Noises)

Speaker: Mister Vernhes, don't interrupt!

Mr Jules Ferry: I say that superior races...

Mr Vernhes: Protect the missionaries, then! (Well said! on the right)

Voices on the left: Stop interrupting!

Mr Jules Ferry: I say that superior races have duties...

Mr Vernhes: Well, what do you know!

Mr Jules Ferry: Those duties, gentlemen, have been often ignored in previous centuries' history and certainly, when Spanish soldiers and explorers were introducing slavery in Central America, they weren't discharging their duties of men from a superior race. (Well said! Very good!) But, nowadays, I claim that the European nations discharge this superior civilizing duty with generosity, greatness and honesty.

Mr Paul Bert: France has always done it so!

Mr Jules Ferry: Can you deny, can anyone deny that there is more justice, more material and moral order, more fairness and social virtues in Northern Africa today than before France conquered it? When we went to Algiers to destroy piracy and guarantee freedom of trade in the Mediterranean, were we doing the work of bandits, of conquerors, of ravagers? Can it be denied that in India, despite the hurtful events one can fin in the history of its conquest, there is more justice, more enlightenment, more order, more public and private virtues under English rule than there was before it?

Mr Clemenceau: One can very much doubt it!

Mr Georges Périn: Remember Burke's speech!

Mr Jules Ferry. Can it be denied that it is a happy chance for those benighted people in Equatorial Africa to fall under the French or English nation's protection? Is it nor our first duty, our first rule, that France has taken upon itself, that England introduced in the customs of the European nations and that the Berlin conference has translated into law, into mandatory duty which has the signature of all governments to fight the slave trade, this awful traffic, this infamy? (Loud marks of approval on various seats)

This prompted this rebuttal three days later by Georges Clemenceau. Clemenceau sat on the far left at the time. He allied on this occasion with the right (monarchists of various hues) to make Ferry's government fall and abort any talk of expedition. A treaty of alliance was signed instead, but France claimed it was breached by the Malagasy and invaded in 1895.


M. Clemenceau
: Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent, ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. Voilà en propres termes la thèse de M. Ferry, et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ? races inférieures, c'est bientôt dit ! Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation, et de prononcer : homme ou civilisation inférieurs. Race inférieure, les Hindous ! Avec cette grande civilisation raffinée qui se perd dans la nuit des temps ! avec cette grande religion bouddhiste qui a quitté l'Inde pour la Chine, avec cette grande efflorescence d'art dont nous voyons encore aujourd'hui les magnifiques vestiges ! Race inférieure, les Chinois ! avec cette civilisation dont les origines sont inconnues et qui paraît avoir été poussée tout d'abord jusqu'à ses extrêmes limites. Inférieur Confucius ! En vérité, aujourd'hui même, permettez-moi de dire que, quand les diplomates chinois sont aux prises avec certains diplomates européens... (rires et applaudissements sur divers bancs), ils font bonne figure et que, si l'un veut consulter les annales diplomatiques de certains peuples, on y peut voir des documents qui prouvent assurément que la race jaune, au point de vue de l'entente des affaires, de la bonne conduite d'opération infiniment délicates, n'est en rien inférieure à ceux qui se hâtent trop de proclamer leur suprématie.

Je ne veux pas juger au fond la thèse qui a été apportée ici et qui n'est pas autre chose que la proclamation de la primauté de la force sur le droit ; l'histoire de France depuis la Révolution est une vivante protestation contre cette inique prétention.


Mr Clemenceau: Superior races have a right over inferior races that they apply and this right, by a peculiar transformation, is at the same time a civilizing duty. Here is Mr Ferry's thesis in his own words and we see the French government applying this right to the inferior races by waging war upon them and converting them by force to civilization's benefits. Superior races, inferior races, this is all quite rushed! As for myself, I tend to hesitate quite a lot to use those phrases ever since I saw German scholars scientifically prove that France must lose in the Franco-German war as the Frenchman is from an inferior race to the German man. Yes, I confess I look twice before turning upon a man and upon a civilization and claiming: inferior man, inferior civilization. An inferior race, the Hindus! With a refined and great civilization that delves into the dawn of time! With this great Buddhist religion that left India for China, with this great flowering of art which we still admire today in magnificent remains! An inferior race, the Chinese! with a civilization whose origins are unknown to us and which seems to have reached heights from the very first! Confucius, an inferior man? Indeed, today, let me say that when Chinese diplomats come to grips with some European diplomats... (Laughs and applause on various seats), they don't look their inferiors and that, if one cares to examine diplomatics records of certain people, one can see archives that most assuredly prove that the yellow race, as they understand business, the proper conclusion of delicate matters, are inferior in no way to those who hasten too fast to proclaim their supremacy.

I don't want to delve too much into this thesis which is nothing but claiming the primacy of might over right; all of France's history since the Revolution is a living protestation over this iniquitous creed.
 
Last edited:
In a country with full universal suffrage for men over 21, a government fully responsible before both chambers, this took place in July 28 1885.

Jules Ferry, as President of the Council of Ministers (PM under the Third Republic) was asking for funding of an expedition to reduce Madagascar to a protectorate. He had several prongs to touch upon, some economic, some strategic.

Messieurs, il y a un second point, un second ordre d'idées que je dois également aborder, le plus rapidement possible, croyez-le bien : c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question.

Sur ce point, l'honorable M. Camille Pelletan raille beaucoup, avec l'esprit et la finesse qui lui sont propres ; il raille, il condamne, et il dit : Qu'est ce que c'est que cette civilisation qu'on impose à coups de canon ? Qu'est-ce sinon une autre forme de la barbarie ? Est-ce que ces populations de race inférieure n'ont pas autant de droits que vous ? Est-ce qu'elles ne sont pas maîtresses chez elles ? Est-ce qu'elles vous appellent ? Vous allez chez elles contre leur gré ; vous les violentez, mais vous ne les civilisez pas.

Voilà, messieurs, la thèse ; je n'hésite pas à dire que ce n'est pas de la politique, cela, ni de l'histoire : c'est de la métaphysique politique... (Ah ! ah ! à l'extrême gauche.)

Voix à gauche. Parfaitement !

M. Jules Ferry. et je vous défie - permettez-moi de vous porter ce défi, mon honorable collègue, monsieur Pelletan -, de soutenir jusqu'au bout votre thèse, qui repose sur l'égalité, la liberté, l'indépendance des races inférieures. Vous ne la soutiendrez pas jusqu'au bout, car vous êtes, comme votre honorable collègue et ami M. Georges Perin, le partisan de l'expansion coloniale qui se fait par voie de trafic et de commerce.

[...]

Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures... (Rumeurs sur plusieurs bancs à l'extrême gauche.)

M. Jules Maigne. Oh ! vous osez dire cela dans le pays où ont été proclamés les droits de l'homme !

M. de Guilloutet. C'est la justification de l'esclavage et de la traite des nègres !

M. Jules Ferry. Si l'honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l'homme a été écrite pour les noirs de l'Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics ? Ils ne vous appellent pas ! (Interruptions à l'extrême gauche et à droite. - Très bien ! très bien ! sur divers bancs à gauche.)

M. Raoul Duval. Nous ne voulons pas les leur imposer ! C'est vous qui les leur imposez !

M. Jules Maigne. Proposer et imposer sont choses fort différentes !

M. Georges Périn. Vous ne pouvez pas cependant faire des échanges forcés !

M. Jules Ferry. Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures... (Marques d'approbation surles mêmes bancs à gauche - Nouvelles interruptions à l'extrême gauche et à droite.)

M. Joseph Fabre. C'est excessif ! Vous aboutissez ainsi à l'abdication des principes de 1789 et de 1848... (Bruit), à la consécration de la loi de grâce remplaçant la loi de justice.

M. Vernhes. Alors les missionnaires ont aussi leur droit ! Ne leur reprochez donc pas d'en user ! (Bruit.)

M. le président. N'interrompez pas, monsieur Vernhes !

M. Jules Ferry. Je dis que les races supérieures...

M. Vernhes. Protégez les missionnaires, alors ! (Très bien ! à droite.)

Voix à gauche. N'interrompez donc pas !

M. Jules Ferry. Je dis que les races supérieures ont des devoirs...

M. Vernhes. Allons donc !

M. Jules Ferry. Ces devoirs, messieurs, ont été souvent méconnus dans l'histoire des siècles précédents, et certainement, quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l'esclavage dans l'Amérique centrale, ils n'accomplissaient pas leur devoir d'hommes de race supérieure. (Très bien ! très bien !) Mais, de nos jours, je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur, avec grandeur et honnêteté, de ce devoir supérieur de civilisation.

M. Paul Bert. La France l'a toujours fait !

M. Jules Ferry. Est-ce que vous pouvez nier, est-ce que quelqu'un peut nier qu'il y a plus de justice, plus d'ordre matériel et moral, plus d'équité, plus de vertus sociales dans l'Afrique du Nord depuis que la France a fait sa conquête ? Quand nous sommes allés à Alger pour détruire la piraterie, et assurer la liberté du commerce dans la Méditerranée, est-ce que nous faisions oeuvre de forbans, de conquérants, de dévastateurs ? Est-il possible de nier que, dans l'Inde, et malgré les épisodes douloureux qui se rencontrent dans l'histoire de cette conquête, il y a aujourd'hui infiniment plus de justice, plus de lumière, d'ordre, de vertus publiques et privées depuis la conquête anglaise qu'auparavant ?

M. Clemenceau. C'est très douteux !

M. Georges Périn. Rappelez-vous donc le discours de Burke !

M. Jules Ferry. Est-ce qu'il est possible de nier que ce soit une bonne fortune pour ces malheureuses populations de l'Afrique équatoriale de tomber sous le protectorat de la nation française ou de la nation anglaise ? Est-ce que notre premier devoir, la première règle que la France s'est imposée, que l'Angleterre a fait pénétrer dans le droit coutumier des nations européennes et que la conférence de Berlin vient de traduire le droit positif, en obligation sanctionnée par la signature de tous les gouvernements, n'est pas de combattre la traite des nègres, cet horrible trafic, et l'esclavage, cette infamie. (Vives marques d'approbation sur divers bancs.)


Mr Jules Ferry
: Gentlemen, there is a second set of ideas I must touch upon, as fast I can: the humanitarian and civilizing aspect of the matter.

On that point, the honourable Mr Camille Pelletan mocks much, with the wit and the subtility we know to be his; he mocks, he condemns and says: What is this civilization that is inflicted with shells? What is it except barbarity with another face? Don't those people of inferior races have as many rights as we do? Aren't they sovereign where they are? Do they call upon you? You go there against their will; you do them violence but you don't civilize them.

This, gentlemen, is his thesis. I don't hesitate to say it's neither politics nor history but political metaphysics (Laughs on far left seats)

Voices on the left: Absolutely!


Mr Jules Ferry: and I challenge you – allow me to extend to you this challenge, honourable colleague, mister Pelletan, to support you thesis to its conclusion, resting as it does on equality, freedom and independence of inferior races. You won't, as you are, like your honourable colleague and friend Mr Georges Perin, a proponent of colonial expansion by way of trade.

[...]

Gentlemen, we must speak louder and true! we must say openly that indeed superior races have a right over inferior races... (Agitation on several bench on the far left.)


Mr Jules Maigne: Oh ! you dare say this in the country where the Rights of Man were proclaimed!

Mr de Guilloutet: This is the excuse for slavery and the slave trade!

Mr Jules Ferry: If the honourable Mr Maigne is right, if the Declaration of the Rights of Man has been written for the Equatorial African blacks, then what right have you got to inflict them trade and commerce? They aren't calling for you! (Interruptions on the far left and on the right. – Very well! Well said! on various seats on the left)


Mr Raoul Duval: We don't want to inflict it upon them, you do!

Mr Jules Maigne: To offer and to inflict are very different things!

Mr Georges Périn: You can't have forced trade, though!

Mr Jules Ferry: I say again that there is a right for the superior races, because they have a duty. They have the duty to civilize inferior races... (Approval on the same seats on the left, new interruptions on the far left and the right.)

Mr Joseph Fabre: This is too much. You lead there to the renunciation of the 1789 and 1848 principles (Noises) and erecting the law of grace in lieu of the law of justice.

Mr Vernhes: The missionaries have their right too, then! Don't criticize them for using it! (Noises)

Speaker: Mister Vernhes, don't interrupt!

Mr Jules Ferry: I say that superior races...

Mr Vernhes: Protect the missionaries, then! (Well said! on the right)

Voices on the left: Stop interrupting!

Mr Jules Ferry: I say that superior races have duties...

Mr Vernhes: Well, what do you know!

Mr Jules Ferry: Those duties, gentlemen, have been often ignored in previous centuries' history and certainly, when Spanish soldiers and explorers were introducing slavery in Central America, they weren't discharging their duties of men from a superior race. (Well said! Very good!) But, nowadays, I claim that the European nations discharge this superior civilizing duty with generosity, greatness and honesty.

Mr Paul Bert: France has always done it so!

Mr Jules Ferry: Can you deny, can anyone deny that there is more justice, more material and moral order, more fairness and social virtues in Northern Africa today than before France conquered it? When we went to Algiers to destroy piracy and guarantee freedom of trade in the Mediterranean, were we doing the work of bandits, of conquerors, of ravagers? Can it be denied that in India, despite the hurtful events one can fin in the history of its conquest, there is more justice, more enlightenment, more order, more public and private virtues under English rule than there was before it?

Mr Clemenceau: One can very much doubt it!

Mr Georges Périn: Remember Burke's speech!

Mr Jules Ferry. Can it be denied that it is a happy chance for those benighted people in Equatorial Africa to fall under the French or English nation's protection? Is it nor our first duty, our first rule, that France has taken upon itself, that England introduced in the customs of the European nations and that the Berlin conference has translated into law, into mandatory duty which has the signature of all governments to fight the slave trade, this awful traffic, this infamy? (Loud marks of approval on various seats)

This prompted this rebuttal three days later by Georges Clemenceau. Clemenceau sat on the far left at the time. He allied on this occasion with the right (monarchists of various hues) to make Ferry's government fall and abort any talk of expedition. A treaty of alliance was signed instead, but France claimed it was breached by the Malagasy and invaded in 1895.


M. Clemenceau
: Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent, ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. Voilà en propres termes la thèse de M. Ferry, et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ? races inférieures, c'est bientôt dit ! Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation, et de prononcer : homme ou civilisation inférieurs. Race inférieure, les Hindous ! Avec cette grande civilisation raffinée qui se perd dans la nuit des temps ! avec cette grande religion bouddhiste qui a quitté l'Inde pour la Chine, avec cette grande efflorescence d'art dont nous voyons encore aujourd'hui les magnifiques vestiges ! Race inférieure, les Chinois ! avec cette civilisation dont les origines sont inconnues et qui paraît avoir été poussée tout d'abord jusqu'à ses extrêmes limites. Inférieur Confucius ! En vérité, aujourd'hui même, permettez-moi de dire que, quand les diplomates chinois sont aux prises avec certains diplomates européens... (rires et applaudissements sur divers bancs), ils font bonne figure et que, si l'un veut consulter les annales diplomatiques de certains peuples, on y peut voir des documents qui prouvent assurément que la race jaune, au point de vue de l'entente des affaires, de la bonne conduite d'opération infiniment délicates, n'est en rien inférieure à ceux qui se hâtent trop de proclamer leur suprématie.

Je ne veux pas juger au fond la thèse qui a été apportée ici et qui n'est pas autre chose que la proclamation de la primauté de la force sur le droit ; l'histoire de France depuis la Révolution est une vivante protestation contre cette inique prétention.


Mr Clemenceau: Superior races have a right over inferior races that they apply and this right, by a peculiar transformation, is at the same time a civilizing duty. Here is Mr Ferry's thesis in his own words and we see the French government applying this right to the inferior races by waging war upon them and converting them by force to civilization's benefits. Superior races, inferior races, this is all quite rushed! As for myself, I tend to hesitate quite a lot to use those phrases ever since I saw German scholars scientifically prove that France must lose in the Franco-German war as the Frenchman is from an inferior race to the German man. Yes, I confess I look twice before turning upon a man and upon a civilization and claiming: inferior man, inferior civilization. An inferior race, the Hindus! With a refined and great civilization that delves into the dawn of time! With this great Buddhist religion that left India for China, with this great flowering of art which we still admire today in magnificent remains! An inferior race, the Chinese! with a civilization whose origins are unknown to us and which seems to have reached heights from the very first! Confucius, an inferior man? Indeed, today, let me say that when Chinese diplomats come to grips with some European diplomats... (Laughs and applause on various seats), they don't look their inferiors and that, if one cares to examine diplomatics records of certain people, one can see archives that most assuredly prove that the yellow race, as they understand business, the proper conclusion of delicate matters, are inferior in no way to those who hasten too fast to proclaim their supremacy.

I don't want to delve too much into this thesis which is nothing but claiming the primacy of might over right; all of France's history since the Revolution is a living protestation over this iniquitous creed.

Very much appreciate your comments as ever, Angelo.

This series is very much coming to it's end now, after this there's only two more topics we're going to cover, Nigeria and the Second Boer War, and as such I'm looking over what I've done so far in terms of maybe getting a book out of it.

And there's a number of problems with it, it's broad and so very shallow, but my biggest annoyance is that it is very very clear that I have much more and more detailed sources on British and German imperialism than French imperialism.

Your comments help balance that out just a little.
 
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